Les corps sages m’attribuent
Au moindre doute un retournement
Les corps sales m’épelleraient
M-Û-R s’ils avaient l’âge
Les corps sans issue ont le droit intense
De toucher ce qui semble tiède
Les corps sûrs ont un lien fragile
Avec l’hésitante foi
Les corps suffisants me reprochent l’air
Que j’aurais, plus ou moins souvent, d’être blanc
Les corps généreux ont posé leur chair
Dans un creux électrique et changé le mal
Les corps séduisants ont signé un pacte
Avec ceux dont ils s’inspiraient
Pour tourmenter ceux qui s’y prennent
Mal pour se sentir bien
Les corps sus n’ont plus le même goût
Ils se fuient quand on les absorbe
Les corps sanglants que ma raison brûle
Ont peur de mon désir abstrait de les cuire
Les corps positifs et blonds aiment
Les âmes négatives et rousses
Les corps secs assurent
Sur la tête de leur vieux compas
Que le changement aura bien lieu
Il ne reste plus qu’à attendre
L’arrivée des glaces ou des fleuves
Les corps nus célébrant ce qui leur reste
Les corps scellés claquant dans le jour sec