Toujours nues devant
Le messager qui les inspire
Toujours prêt à jurer
Qu'elles se sont vêtues pour le dire
Toujours à demi blanches, à demi cassées
Mais jamais loin dans leur attente
De révéler par un délire
La transparence aiguë de dériver
Loin de la lumière accueillante
De leurs courbes
Et si par hasard on les donne
Pour éviter le poison d'une image en crue
Aux estomacs qui la contemplent
Qu'on les mâche et qu'on les digère
Ou qu'on les lèche en coin pendant des ères
C'est encore à leur fureur bleue
Dans la couleur fixe du mal
Au son pur et sec de leurs vagues
Contre la rumeur descriptive et molle
(De leur absence)
Qu'on les reconnaît, par terre, attentives
Dans les décombres du message
© 1998 Pierre Igot