Belle vie


J’ai parlé d’effleurer la crise
D’effacer ma dette à l’envers
De la dernière à la première
En évitant trop de colère

Mais on a pourri mon effroi
On m’a accusé d’être droit
Et généralement accepté l’offre
Sauf une ou deux clauses trop ternes

Belle vie

Alors je me suis retrouvé lent
Décapité pourtant spectacle
Décomposé sans le relent
Pourtant infect d’un rot qui racle

Je suis la mort nette
Sur un écran aseptisé
Celle qui veut qu’on la rejette
Pour un repas électrisé

Fait de vie abstraite
Et déracinée au centre

D’un regard libéré du ventre

J’ai les yeux qu’on verra quand on aura
Et qu’on a vus voyant, ayant
La force de rester sans voix
Quand l’horreur prend leur assaillant

Et d’un léger cri le fait rire


© 2002 Pierre Igot

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