COMMENTAIRE


Il aurait fallu que j'en parle avant que cela commence, quand ce n'était encore qu'une idée, une possibilité juste menaçante.

Le plus drôle, c'est quand même que ça se soit déclaré en tant que tel si brutalement, si physiquement. Au vu de ce que c'est devenu par la suite, il aurait été bien plus compréhensible que ça s'immisce, imperceptiblement, jusqu'à devenir indéniable.

Maintenant que c'est là et que ça ne semble pas vraiment vouloir repartir, bizarrement, il n'y a plus grand-chose à en dire.

Ceci dit, il reste toutes sortes de possibilités : que ça s'éloigne définitivement aussi brusquement que c'est venu, que ça reparte tout doucement jusqu'au jour où il faudra bien constater que c'est parti, que ça feigne de partir pour mieux revenir et inversement.

En fait, c'est la chose qu'il pourrait bien peut-être valoir la peine de décrire : la façon dont ça parvient, quand même encore malgré tout, à maintenir des portes ouvertes.

Mais au fond, il n'y a pas grand-chose à faire de possibilités. Ça ne convainc jamais personne. Il faudrait quand même un jour des preuves.

Et puis, rien ne distingue, dans ces observations, l'apparence du physiquement mesurable. Il n'y a donc rien d'utilisable autre que cette confusion.

Cependant, qui tiendrait les comptes ? Quel observateur impartial assez partial pour sentir la vérité ? Ne nous faisons pas d'illusions : c'est dans ce genre de boue qu'on patauge.

Malheureusement, ces années de gérance un peu trop sale m'ont appris que je vais toujours avoir désormais à justifier la nécessité d'une preuve.

J'ai beau me distinguer, je ne vois rien d'autre qu'un angle : une parcelle de vérité le long d'un obstacle. Et tout ce qui le heurte.

Ce n'est pas que je me sois accordé le bénéfice du doute par le passé, c'est simplement que je n'en décelais jamais les symptômes.

Les murs ne sont guère plus durables.

Détection.


© 1998 Pierre Igot

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