DU PARCOURS


Colline

Nous tuons le sperme dans l'oeuf
Car il est blanc quand il est veuf
Et l'idée de le boire un jour
N'a jamais mené qu'au retard
De la bouche vers le trou noir
Du parcours

Nous étions simple à l'origine
Dans les nerfs et sur la colline
Vengé par le son des foires
Et délivré par des histoires

Maintenant l'orchestre et le chant des brumes
Font un bruit de lime molle à l'envers
Et le conte à dormir en chien
De la fin de la mer est plat

J'ai la forme de mes obstacles peints
Quand je bouge j'éteins l'espace
Et j'ai besoin de colle abstraite
Pour le dire à temps

Peu d'amour et nous faisons bien
En faisant mal aux reins de nos extases
De ralentir avant les phrases
Pour la soif et, parfois, quand elle ne prend rien,
Pour l'honneur un peu court
Du parcours

Peu de jour mais quand il perce
Quand au détour d'une peau tendre il la traverse
Pour aller toucher quelques opacités pourries

Elle s'ouvre et tu te déplies
Le rang de mes peurs gèle et tu fais le tri
Tu me prends les nerfs à rebours
Et je bois, comme au centre ton cercle, à l'abri
Du parcours


© 1998 Pierre Igot

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