EAU TENDRE


J'ai pris les chants
Contre la rumeur indéchiffrable
Les objets vivants
Contre l'odeur du sang sur le sable
Le plus évident
Contre un vieux mélange de râles

J'ai pris les devants
En m'assurant qu'ils étaient sales
Je t'ai pris les flancs
Et le sein quand il était pâle
D'accord au tournant
Pour expirer quand j'aurais mal

J'ai pris ton sang
En croyant qu'il était normal
J'ai pissé dedans
Et chié comme un animal
Tu m'as surpris grand
Comme un intervalle
Penché sur mes glands
À compter les gales

Tout ceci t'a paru blanc
Écru comme un vieux châle
Tu t'es presque donnée au vent
Il a fallu que je te hale
À l'abri de mon ouragan
Verbal
Qui te coûtait l'air arrogant
Pour lequel tu voulais que j'aille
Sacrifier ma colère et vendre
Ma fente comme une entaille

J'aurais pu dérober l'eau tendre
Et salubre des failles
Et la verser entre tes membres
Sur ta plaie et sur tes entrailles

Je t'ai bourré le cul de cendres
Et les pores jusqu'à la taille
Cela t'a évité d'entendre
Le cri que j'ai poussé au plus anal

De tes centres quand sur le ventre
Tu m'as léché le nombril étale
En m'inversant pour que j'y entre
Et surtout que je m'y empale


© 1998 Pierre Igot

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