Je serai lâche à murmurer des paradoxes
Et ne ferai qu'intervenir
J'ai déjà l'envie érogène
D'être un peu trop grand
J'aurai celle d'abîmer des flancs
De pisser contre des murs blancs
Marqués de jus merdeux par crans
Et je pourrai sans trop de gêne
Éjaculer pour ton plaisir
Sur des cieux ronds pleins d'équinoxes
Mais quand il s'agira de pondre
Entre un bout de terre et le vent
J'irai voir et je prendrai place
Je ferai l'ennemi de glace
Et l'adversaire au pus fondant
Entre des rangs de culs ployés
J'interviendrai
Car il est tard
Mais sans y croire
Et par les pieds
Comme un corps cru qui n'a rien à vendre
(Qu'un peu de viande)
C'est dans les corps intacts et pairs
Qu'il faut aller chercher la cause
Je suppose
Ou tout au moins ce qui l'éclaire
Mais dans ledit fond résolu du monde
Tout s'enchaîne
Avec des libertés qui traînent
Et la facilité d'une onde
Alors j'interviendrai pour le désir
Et je chasserai d'autant mieux l'objet
Que je n'ai jamais douté d'avoir tort
Je ferai même un peu le mort
Pendant que vous parlerez d'y songer
Entre deux kirs
J'ai saturé bien avant l'âge
J'ai surconsommé les outrages
De couille en pot en murmure halogène
Depuis je peine
À distinguer le globe en cage
Du bord de la fin certaine
Je finirai
Bien au ventre par devenir
Ce qui l'écrase
Mais pour ma tête en queue de phrase
J'attends le tir
Dans le lard de mourir au trait
© 1998 Pierre Igot