MERDE


Merde

Merde
D'un monde avec
Toute la merde
D'un monde sans
Merde
Et merdeux pourtant.

Merde qui me fait vivant
Merde qui m'aura mort
Assez générale pour virer jaune
Dès qu'on crie.

Merde longue ou courte
Définie par le nombre de formes à prendre
Et quelque part par la quantité de gêne

Qu'il y a
À s'arrêter
Symboliquement
Pour marquer de blanc
La merde en tas noir uniformément.

En réalité il y en a deux
Mais rien n'est élégant
Rien ne prouve

Qu'il y en ait deux
De merdes
Allégoriquement
Ou que la plantation de merde symétrique soit fertile.

Julien planta deux tas de merde
Symétrique
Des deux côtés du trou
Et sauta dedans.

Elle ne l'était pas.

Il y en a trop
Si ça continue vous n'irez nulle part
Je vous préviens
Arrêtez-vous à une certaine quantité
Et donnez-lui un
sens.

Je ne sais pas m'énerver
Ou plutôt je sais trop bien
Que cela ne me mène à rien
Plutôt crever.

S'il fallait des strophes il y en aurait
Si l'on pouvait suivre on suivrait
Si on pouvait aimer on aimerait
À la folie
On se l'arracherait
Mais dans l'état actuel de la merde des choses
Qui recommence
On n'a qu'une gueule à fermer et trois foutres à suivre :

Le foutre du père
Le foutre de Dieu
Et le foutre translucide et gélatineux de la mère Dada.


© 1998 Pierre Igot

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