NEVER AS BAD AS THE FIRST TIME


Never As Bad As The First TimeJ'aurais pu vouloir tout recommencer
Me laisser à la pire infection
Sophistiquer mes anticorps
D'une attaque abrupte des glandes

Cela n'aurait jamais trompé l'exact
Équilibre abstrait du tour de mes gènes
Ni révolté la moindre veine
Au-delà d'un caillot verdâtre

Le fait est qu'il y a eu le père
Que le fils et l'esprit sont veules
Et que le père est encore là vivant
Dans son trou noir cerné d'emphase

Alors que le fils préfère encombrer la chaîne
D'énigmes multipliées
Et l'esprit la peindre de gênes
Ou d'habitudes lubrifiées

C'est toujours le premier barreau qui pèse
Le bruit du métal nu sur les paupières
La vertu du tympan qui cède
Au cri blanc têtu des lumières

Plus tard, c'est la lassitude à l'écran
D'avoir déjà vu l'hyperbole
Et l'annulation qui l'affole
Qui fait geindre et changer de cran

Alors pourquoi donc revenir ?

C'est que j'aurais besoin d'aller revoir
Les confins du retour au même
Et de m'entendre dire un peu ce soir
Que j'exulte quand je suis blême

J'aurais pu vouloir arrêter l'emprise
Espacer les scènes
Avec un peu de tort utile entre les crises
J'aurais même pu dépasser mes peines

Mais je n'ai que le tort de mes artères
Le petit tour accru de mes viscères
Et quand je pousse entre l'aine et la mort
C'est par les tempes qu'un jus sort

Alors je m'exhibe en souffrance
Pour me cautériser les causes
Et je fais le symptôme en place
Au milieu de cent maux qui passent


© 1998 Pierre Igot

Retour au tableau chronologique

Retour à la page titre