PARADOXE
(Impair ou pair)


Il faudrait que je profite dans ces moments de la clarté du monde
Si j'étais brave
Le dessein délivré des pierres
Me comblerait de ses mystères
Et je m'unirais dans la bave
Échouée au parfum de l'onde

Mais quand je pends clair sur la fin des taches
J'ai moins de couleur qu'un semblant de fronde
Et plus de lumière au front qu'un schizophrène
Assez de peine
Pour fausser le ciel quand il gronde
Et couper le nerf qui me l'arrache

À la fin d'un bon moi je fais le compte
Entre les jours gras et les nuits sans ombre
Comme un corps épris des chairs qu'il affronte
Et tout prend la simplicité d'un nombre

Mais impair ou pair la fin veut qu'il fonde
Et ce n'est qu'impair ou pair qu'il abonde


© 1998 Pierre Igot

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