Quantité


Abrutis
Nés sauvages et restés tendres
Grands et petits
Au trou béant mangé de cendres

Anéantis
Pour un morceau de ciel à fendre
Dans une quantité de plis
De jets, de sondes

Dans un monde sans rythme propre
Il reste à refuser l’hypnose
Il reste à s’imprimer de tous les sons
D’un écho de prière à blanc

Les armes ont sorti les hommes
La poudre a fait parler la foule
À l’inverse des faux désordres
Le chaos s’est tenu bien droit

Dans les spasmes des fous du roi
On déchiffre des rires plats
Il s’agit de rester sur place
À compter chaque bout de bras

La pluie m’étonne
Quand elle prend pour territoire
Le champ vert à côté du mien
Elle me terrasse
Quand elle colle à tous les pas
Et qu’elle tait ce qu’on lui doit

J’exige des douleurs
Qu’on les traîne au bout du malheur
Qu’on parle d’indécence
Qui s’échappe et qui recommence

You can’t process
Cette quantité d’informations
Sans devenir bête
Et parler de ciel

En tout cas pas si tôt si près

J’ai tous les chiffres
J’ai des millions de chiffres ronds
Des nombres entiers
Presumably sans compter les torses

Plus comme avant
Que près de l’eau, du feu, du vent
Mais plus qu’avant
Près du vent, du feu, plus souvent

On progresse comme on peut soudé solvant

Be done with it


© 2001 Pierre Igot

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