SATURÉ


Saturé

C'est l'horreur d'avoir été bleues
Qui me tient les veines par la queue
C'est la franchise de mes artères
Qui me rend rouge à la lumière

Mais dans le noir je suis crème
J'ai la couleur de mes poèmes
L'obsession nue du regard
D'une inconnue blême et sans fard

J'ai beau crier qu'on me déteigne
Sur un corps qui geigne et qui saigne
Qu'on me détache de mon visage

C'est à cul et à coeur ouverts
Quand je devine que je chie vert
Que j'ai l'art d'encoder l'image


© 1998 Pierre Igot

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