TEMPORAIRE


Si je n'étais pas si clair depuis si peu de temps
J'irais fondre
Et me répandre tiède en autant
De prés sur autant de plaines
Pour te défendre
Contre le manque aigu de chaînes
Et l'offre profonde à l'inverse
Du silence épris et montant
À la note en creux qui le perce

Mais j'ai le moyen de parler sans bruit
De te dire enfin sous les traces
Quel venin s'absorbe et nous suit
Sans qu'il en meure
Étouffé d'un semblant d'espace
Et pourtant j'entends qu'il en pleure
Et déjà je sens tous les coins
Et le chant fermé d'une nuit
Et déjà je sens qu'il est loin

Caché sous les chemins multiples
D'un parcours absurde à refaire
Exigeant d'un flot les périples
Unique et temporaire


© 1998 Pierre Igot

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