Z - DAYS 10 & 11


Deux journées (samedi et dimanche) relativement tranquilles. Toujours dans un état épouvantable dès que je mets le pied hors du lit : gros mal de dos, tête qui tourne, faiblesse générale, etc. Hier, par exemple, après m'être habillé, je suis tout de suite sorti pour chercher le journal dans la boîte aux lettres au bout du chemin (300 m aller retour maximum). Au retour, j'étais carrément exténué. Coeur qui battait fort, tête qui tournait plus fort encore, etc. Incroyable. Ça n'a aucun sens. Et pourtant c'est la même chose chaque matin depuis quelque temps.

Et ça met du temps à se dissiper. Je prends mes pilules (le dernier calmant, 50 mg de Z et deux paracétamols) et mon petit-déjeuner, mais il faut bien compter une bonne heure pour que ça commence à se décanter — et pendant cette heure-là il vaut mieux que je n'essaye pas de faire quoi que ce soit de physique. Parfois, il est même difficile d'aller s'asseoir à l'ordinateur.

Hier, nous sommes allés au marché d'A*** en voiture à une heure d'ici. Alors les choses se sont décantées dans la voiture, pendant que C. conduisait. Au retour, c'est moi qui ai conduit. Mais quelle plaie quand même.

Pas de gros mal de dos ni de ventre hier, mais un affreux mal de tête, qui était peut-être lié à l'acclimatation à la nouvelle dose de Z (150 mg par jour maintenant) et qui m'a cloué au lit pendant la moitié de l'après-midi (avec heureusement un bon livre de science-fiction bien distrayant : The Two Faces Of Tomorrow). C'est du moins ce que je vais essayer de croire.

Le souper est mieux passé que la veille (où j'avais de nouveau été victime d'une crise de bouffées de chaleur épouvantables dès que je m'étais mis à avaler la première bouchée) et la fin de la journée s'est déroulée sans trop d'encombres.

Aujourd'hui (dimanche), ça a même été un cran au-dessus. Réveil toujours pénible, mais les choses les plus « lourdes » se sont dissipées un peu plus vite. J'ai passé la matinée à faire une tarte avec des groseilles achetées hier au marché. Pas exactement en super forme pour ça, mais ça a été quand même. C'est un peu étrange de se lancer dans de la pâtisserie comme ça en se demandant si on va tenir jusqu'au bout, si on ne va pas être obligé de s'arrêter en plein milieu — et c'est étrange aussi d'avoir toujours ça en arrière-pensée pendant qu'on travaille, à chaque fois qu'un symptôme refait surface ici ou là, pendant quelques instants ou de façon plus progressive. Le problème aussi, c'est qu'il fallait « égrapper » les groseilles et que c'est le genre de travail répétitif, bête et méchant, qui laisse l'esprit libre de vadrouiller dans toutes les directions. Pas l'idéal dans ma situation actuelle. Mais j'ai quand même réussi à penser à d'autres choses. Je trouve d'ailleurs que je commence à rêvasser un peu plus. C'est peut-être un bon signe. Le Z est aussi censé aider à lutter contre la « rumination », dixit Dr A.

J'ai aussi réussi à travailler trois bonnes heures, ce qui tombe bien, puisque j'avais un truc à finir. Assez pénible (base de données, statistiques, etc.), mais c'est fait et finir un truc relativement intense comme ça procure toujours une sensation de soulagement qui fait vraiment du bien partout.

Bon, j'ai eu un moment l'impression que l'affreux mal de tête allait revenir cet après-midi mais j'ai fini mon travail avant et je suis allé lire tranquillement dehors sur la terrasse sous le parasol. J'ai encore la tête lourde, trop lourde, et un « mauvais goût » qui indique que ça travaille en dedans, mais c'est sans doute l'effet du Z. C'est quand même une assez grosse dose, à 10 jours à peine du début du traitement.

Demain, radio du haut du ventre (estomac et intestin grêle) tôt le matin, à jeun évidemment, mais ça va, c'est pas méchant comme truc, si on supporte l'idée d'avoir du baryum radioactif dans son système pendant plusieurs jours comme ça jusqu'à ce que ça sorte par le bon trou en se signalant par sa couleur. C'est la semaine prochaine que ça va être moins drôle, avec un lavement baryté qui nécessitera une préparation de deux jours (rien à manger que du sucre et des bouillons, et puis des laxatifs à la pelle à la fin) assez pénible. Je ne me réjouis pas.

Demain, on va aussi réessayer le coup de la piscine. Hé, pourquoi pas, hein ?

Pas très intéressant à lire, tout ça, sans doute, mais je ne vais quand même pas me priver de revenir en arrière quand les choses se sont passées relativement bien et d'en parler, surtout après les quatre journées précédentes. Sans ces tentatives pour équilibrer les choses, j'aurais sans doute du mal à établir l'utilité de ce travail dans la situation actuelle (voir dernier épisode).

Z - Days 6 to 9 Z - Days 12 & 13

© 2000 Pierre Igot

Retour au tableau chronologique

Retour à la page titre