Z - DAYS 56 & 59


C'est typique, ça. Deux jours merdiques et puis tout d'un coup au soir de la deuxième on commence à se sentir un peu mieux. Ça se confirme au réveil où on ne ressent pas l'anxiété habituelle, où les douleurs abdominales semblent s'être calmées un peu.

La journée se passe relativement bien. Matinée productive, piscine assez intense (40 longueurs en deux paquets de 20), repas correct, après-midi relativement tranquille, courses seul à D*** pendant que C. travaille dans le jardin... Bon, le mal de dos revient un peu en fin d'après-midi, mais rien de tragique. Un peu d'anxiété aussi lors de l'aller-retour tout seul à D***, mais rien de bien méchant. Arrive l'heure du souper. C. a une réunion, alors je me mets à préparer mon petit plat tout seul. Juste avant de m'asseoir pour manger, petite envie de pisser, je vais aux toilettes et paf. Sortie de nulle part, une diarrhée toute liquide et, avec elle, évidemment, la douleur, la nausée, toute la panoplie. J'essaye de me raisonner, de me dire, bon, ça fait partie du problème, c'est rien de bien grave, ça va passer, je retourne à la cuisine, je me sers, je m'assieds... Mais la nausée ne passe pas. Je me force littéralement à manger, avec la crainte de vomir à tout moment (même si je ne vomis jamais). Je ne panique pas vraiment, je me sens juste mal, très mal, alors que tout allait bien quelques minutes plus tôt. Oh, j'ai bien un peu d'angoisse, mais je sais que C. va bientôt rentrer, c'est plutôt d'ordre général, sur les raisons de cette nouvelle évolution dans mes problèmes intestinaux. Je me force aussi à regarder la télé en même temps, pour essayer de « me distraire », mais évidemment, les comédies ne me font pas rire et les nouvelles ne me donnent pas envie de penser à autre chose non plus.

Je finis par manger mon repas complet quand même. La nausée s'en va peu à peu, mais je reste encore « sous le choc » pendant un bon moment. C. rentre. Le retour à la normale se poursuit progressivement. On ne se couche pas trop tard et je dors bien.

Même scénario aujourd'hui. Je me sens relativement bien toute la matinée, je mange, l'envie de chier me prend, une nouvelle montagne de diarrhée et un nouveau choc dans tout le corps, qui met plusieurs heures à se dissiper. Ça ne peut pas durer. En plus, l'odeur épouvantable indique que je digère trop vite, que je n'absorbe pas tout ce que je devrais absorber dans la nourriture et cela va forcément avoir des effets néfastes à la longue.

Le Z semble par ailleurs avoir un effet positif, mais il est forcément le principal suspect dans cette histoire. D'après ce que je lis à droite et à gauche sur le Web, les problèmes intestinaux sont assez fréquents. D'habitude, ils se manifestent tout de suite au début de la prise et se dissipent progressivement. Dans mon cas, ils ont progressivement fait surface au bout de quatre ou cinq semaines, ont empiré et ne semblent pas vouloir se résorber. Est-ce que c'est normal ? Je sais ce qu'on va me répondre : chaque cas, chaque corps est différent, réagit différemment.

Il n'en reste pas moins qu'il va falloir prendre une décision. Peut-être diminuer la dose de Z. Peut-être changer une nouvelle fois de médicament. C'est assez fréquent dans ce domaine, la nécessité d'essayer plusieurs médicaments avant de trouver le « bon », celui dont les effets bénéfiques ont largement plus d'importance que les effets indésirables. Mais ça ne me réjouit pas. Parce qu'arrêter, ça voudrait dire passer à nouveau par une période de profondes « turbulences » mentales de plusieurs semaines. Je ne sais pas si je suis prêt à faire ça maintenant. Ça m'inquiéterait pas mal.

Je crois bien qu'il va falloir que je parle de tout cela à Dr C. cette semaine. Je vois J.W. mardi, mais elle n'est pas qualifiée. Il faut que j'aille le voir lui. Lundi matin, peut-être. On verra.

Z - Days 54 & 55 Z - Days 60 & 61

© 2000 Pierre Igot

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