À force de mourir
On prend les jours comme ils viennent
Et non comme ils nous retiennent
Comme un frein qui nous déchire
À force de mourir
On s’éprend du moindre geste
Le féminin devient leste
Le néant se croit désir
À force de mourir
On essaye d’habituer
Son désespoir à se tuer
En espérant toujours pire
À force de mourir
On va bien goûter l’extase
En biais dans l’ultime phrase
Et régurgiter du rire
À force de mourir
De recommencer le cri
On le confond sans mépris
Avec le besoin de dire
À force de mourir
On va faire peur aux autres
Dénicher ceux qui se vautrent
Oublier ceux qu’on admire
À force de mourir
On prend le sang pour témoin
Un bain froid pour saigner moins
Et la force de s’inscrire
À force de mourir
Le destin devient moins grave
On doit moins à ceux qui savent
On n’a plus le temps de lire