Tiens — des fleurs
Des appels au viol en plein pré
Tiens — des nuages
À retarder sadiquement l'accès au ciel
Deux cerisiers qui se frottent
Rien d'étonnant au fond des jours à ce
Que j'aime et déteste le vent
Comme j'aime et déteste la mer
Et leur interdiction de rester coi
Bouge, remonte et retombe
Jamais trop bas, jamais trop froid
Jamais trop haut, jamais trop chaud
Jamais trop belle
Tiens — des oiseaux
Espèces d'impudeurs
Du parfait de la cambrure
À la gorge nue vendant ses couleurs
Tiens — des arbres
Jadis souples
Jusque dans le tronc
Mais c'est maintenant qu'on les touche
On a fait l'amour sur des pierres
Comparé l'eau des canaux au gluant des sphères
On est toujours revenus avec des orages
Mais on n'a jamais perçé les plages
Tiens — des étoiles
Pourquoi ne m'enlèvent-elles pas du sol noir
Pourquoi font-elles voûte au lieu d'un couloir
Pourquoi n'ont-elles pas de force
Pourquoi ont-elles l'air de tenir à moi ?
Tu as tous les éléments pour toi
J'ai le réconfort de la chair
Tu as l'atmosphère de beauté
J'ai la noix de jouissance
Un jour abstrait définitif
Dira qu'il faut qu'elles se rejoignent
J'apprendrai alors avec plaisir à les combiner