Petit à petit, bercé, tranquille
Dépouillé de ses origines
Il s’imagine ailleurs en moins futile
Et se réveille au vent froid des machines
Il n’a rien contre le vertige
Et se défend de tout éclat
Mais dans le sang brun qui se fige
Il reconnaît le néant plat
Il n’est pour rien dans ce qui brûle
Il évite ce qui déforme
Mais depuis que l’utile ondule
Il sait que la torture est norme
Les poussières lui mangent l’œil
La lumière le tient par l’aine
Il se prend le sein dans un treuil
L’eau lui casse le dos sans peine
Il se coupe le doigt à chaque fois
Qu’il montre la misère au monde
Son sacrifice sans la foi
Est effacé dans la seconde
Son cœur aussi selon la houle
Mais dans ce cas les chaînes veillent
À rentrer ce qui se déroule
Dans le rayon des appareils