Il n’y a qu’à forcer la nuit
Pour revoir l’ennui sous un autre jour
Pour sentir son poids s’éclaircir un peu
Pour changer de cœur
Il n’y a qu’à chasser les organes
Pour éprouver souvent l’ivresse
Et rarement devoir cacher l’horreur
Du lendemain qui ne ressemble à rien
Il n’y a qu’à exister moins
Pour exister mieux
Et prendre soin
De bien rester juste au milieu
Il suffit, quand l’envie aigre vous reprend
De vous saisir de ce qui pend
Pour en faire ce qui se dresse
De vous caresser la sagesse
Lentement, doucement, absolument
Jusqu’au bout de son bâillement
Là où ça perce
Là où la foi durcit et se renverse
Pour se fendre en folie aiguë
Et là, dans la foule en flux
Pendant que le désir sans raison passe
Il ne reste plus qu’à voler sur place
À rêver sans verbe