SANS ÊTRE VU
Sens


Au fond, la question centrale est de savoir si notre civilisation occidentale vaut la peine d’être défendue. Comme c’est une question à laquelle personne, il me semble, n’a ou ne peut avoir la réponse, au fond, au véritable fond, la question véritablement centrale est de savoir que faire de cette incertitude.

On pourrait, pour commencer, vérifier que cette question n’est pas elle-même un élément de réponse à la première. Après tout, ce « doute » qui semble faire notre force n’est peut-être qu’une façon que nous avons de nous défendre en évitant de nous la poser, cette véritable question véritablement centrale. Si je mets tant de phrases à dire, au travers de mes balbutiements, que je ne sais pas vraiment la poser, que je ne suis pas « équipé » pour cela et que je ferais mieux de ne pas même prétendre pouvoir essayer, c’est que je voudrais — sans pour autant baisser les bras — éviter qu’il y ait erreur sur la marchandise.

Je ne sais rien, je ne sais pas dire que je ne sais rien, je ne sais pas que je n’ai rien à dire, j’essaye des combinaisons, des postures, pour rien, pas pour rire, pas pour dire, pas pour ne rien dire, j’ai tout simplement du mal à faire dans l’intenable sans être primitif, je suis bête, mais des centaines de millions d’autres sont bêtes avec moi et on peut travailler en dépit d’eux ou avec eux ou sans eux, il y a différentes approches, différentes attitudes, il y a ceux qui acceptent la diversité et ceux qui ne l’acceptent pas en disant que, bien sûr, ils l’acceptent, il faut de tout pour faire un monde mais les façons dont les éléments de ce tout se combinent sont réduites, parce qu’il y a surtout de grandes gueules et ceux qui disent « il y a » trop souvent pour qu’on puisse vraiment se fier à leur don d’observation d’avant la syntaxe.

Au fond, la question centrale qui se pose serait de savoir s’il est possible, sans imploser, de s’arrêter de s’en poser. S’il est possible, à la place, de partir d’un petit nombre de principes atomiques en s’arrêtant de penser au nucléaire et d’échafauder à partir de ces « postulats » un système cohérent, argumenté, stylé, flexible, beau et vrai tout à la fois.

Au lieu de cela, on peut monter une civilisation contre l’autre, une religion contre l’autre, un système politique contre un autre, une « philosophie » contre celles dont elle se distingue, une « morale » à double tranchant dont l’effet serait antérieur à la cause, une façon de s’exprimer qui pense contre une façon de penser qui s’exprime, on peut aussi sentir, ressentir la haine, la peur, la jouissance, sans s’y confondre, et chercher désespérément à polir ce corps qui se désagrège.

Il y a des paliers, des seuils que mes viscères ont établis entre différentes formes de folie biologique au ralenti, avec la chimie artificielle ou étrangement naturelle qui s’en mêle, on recommence à penser à demain, ce qui signale la fin de l’effort, le début des paupières, le lourd tribut des nerfs tendres, l’être étranger est resté contre, tout contre et posé, véritable, véritablement cou du corps décalé et porte vers l’être en jet, symptôme éruptif du néant vers l’extérieur, du vide de l’aspiration vers l’autre, à mesure qu’il bouge dans des directions toujours différentes pour toujours mieux se placer pour voir le spectacle de l’offre sans faute du courant des voies lisses.

Lieu dérivé du sens ou sens dérivé du lieu
De s’en délivrer
Sous les lois

Corps qui s’est fait mettre sec
Au milieu des plantes

Tous les chemins perçus


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